Depuis quelques décennies, on assiste à un véritable culte du moi. Chacun est encouragé à croire que sa singularité a, en soi, une valeur et mérite d’être reconnue. Peu importe la pertinence de son opinion ou l’intérêt de son propos : l’essentiel est de pouvoir s’exprimer, car l’expression devient une condition pour exister aux yeux des autres.
Ce phénomène est amplifié par les nouvelles technologies, qui offrent des espaces où l’ego peut se mettre en scène sans limites. Le selfie en est l’illustration parfaite : il ne s’agit pas seulement de se photographier, mais de se présenter tel qu’on aimerait être perçu. La quête de validation à travers les « likes » et les « followers » renforce ce besoin de reconnaissance permanente.
Ainsi, l’individu finit par mesurer sa valeur à l’aune du regard d’autrui, dans une spirale où l’image de soi compte parfois plus que soi-même.
